Jean-Louis Gasset quitte Montpellier : une mission de cœur qui vire au fiasco
Il était revenu en héros. Il repart, impuissant. Le MHSC, lanterne rouge de Ligue 1 et déjà le regard tourné vers la Ligue 2, a officialisé ce mardi le départ de Jean-Louis Gasset. Le coach de 71 ans, revenu sur le banc pour ce qui devait être une dernière mission de cœur, n’a pas réussi à inverser le destin d’un club qu’il connaît pourtant mieux que personne.
Une mission impossible, un symbole touchant
L’histoire aurait pu être belle. Celle d’un enfant du club, rappelé comme une ultime lueur d’espoir. En octobre dernier, dans une saison marquant les 50 ans du MHSC, Laurent Nicollin avait convaincu Gasset de sortir de sa paisible retraite. Un retour teinté de nostalgie, de passion et d’un brin de panache. Le but ? Ressusciter un vestiaire à bout de souffle, redonner de la fierté à une institution qui se délitait jour après jour.
Dès son arrivée, le ton était donné : « On est au fond du seau, on ne peut pas aller plus bas. Mais je connais ce club, j’ai tout vu, tout vécu ici. » Ces mots, pleins d’émotion, avaient résonné dans les travées de La Mosson. Ils étaient porteurs d’un espoir fou, mais fragile.
Le miracle Jean-Louis Gasset n’aura jamais eu lieu
Mais très vite, l’illusion s’est dissipée. Les défaites se sont enchaînées, et les sourires ont laissé place à la résignation. En 20 matches dirigés, Gasset n’aura glané que trois petites victoires. Deux nuls. Quatorze défaites. Une descente aux enfers irrémédiable.
Ce n’est pas un simple échec sportif. C’est une désillusion totale. Le MHSC est à la dérive, avec 15 points et un gouffre de 11 unités le séparant du barragiste. Même les discours d’un Gasset parfois désabusé, souvent lucide, ne suffisaient plus à masquer la vérité : Montpellier n’avait pas le niveau. Et Gasset ne pouvait pas tout réparer.
« On est en train d’attaquer, on a une occasion, le gardien fait l’arrêt, contre-attaque, but. Montpellier, cette année, c’est ça. Une équipe qui s’effondre à la première bourrasque », lâchait-il récemment, presque fataliste, après une énième désillusion face au Havre.
Une séparation inévitable, presque logique
Ce mardi, la nouvelle est tombée. Jean-Louis Gasset n’est plus l’entraîneur du MHSC. Un départ acté d’un commun accord, selon le communiqué du club. Une fin sans éclat, à l’image d’une saison où tout a déraillé.
Derrière les chiffres, il y a un homme. Un passionné. Et surtout un amoureux de Montpellier. S’il a tenté de ranimer une flamme éteinte, il s’est surtout heurté à un effectif trop limité, une dynamique trop brisée, une urgence sportive devenue incontrôlable. Il part sans avoir sauvé le club, mais avec l’intégrité de celui qui a tenté. Sans tricher.
Et maintenant ? Le vertige du vide
À six journées de la fin, le MHSC n’est plus qu’une ombre dans cette Ligue 1. Les supporters, eux, oscillent entre colère, tristesse et résignation. Le départ de Gasset marque un tournant. Peut-être le point final d’un cycle. Reste à savoir qui osera encore tendre la main à un club qui glisse vers l’oubli.
Gasset, lui, referme la page. Définitivement ? Probablement. Mais malgré cette fin amère, il restera comme l’un des visages les plus sincères et les plus marquants de l’histoire du club héraultais.
Ce n’est pas l’histoire d’un sauveur qui a échoué. C’est celle d’un homme qui a cru en l’impossible.
